1919, Alabama: Dans la petite ville de Perdido, sous les flots après une crue, Oscar Caskey, héritier d'une grande famille de la ville, tombe par hasard dans un hôtel inondé sur Elinor, jeune femme aussi mystérieuse qu'envoûtante. La rescapée va bientôt faire son trou dans le clan Caskey mais son identité comme ses desseins restent bien étranges. Une chose est sûre: méfiez-vous de l'eau qui dort ...
Magnifique sur le fond comme sur la forme, Blackwater tient ses promesses tout au long des 6 volumes que compte la saga. On ne pourrait en attendre pas moins du créateur de Beetlejuice et grand ami de Stephen King, parti malheureusement trop tôt.
Blackwater est un roman-feuilleton, entre saga familiale et récit fantastique, un mariage qui peut sembler à première vue complétement contre-nature mais qui marche à la perfection.
Le mélange des genres, entre horreur et chronique historique, très savamment dosé, en fait une saga qui saura convaincre une grande palette de lecteurs, des amateurs de drama aux fans de Lovecraft.
McDowell réussit à nous maintenir en haleine de chapitre en chapitre et
de volume en volume.
Il fait preuve d'une grande maîtrise de la
narration et du suspense qui, distillé avec art, fait mouche à chaque fois.
Le mystère et l’effroi débarque quand on s'y attend le moins, tel un alligator qui sort brutalement de l'eau pour surprendre sa proie avant de l'entraîner avec elle dans les profondeurs (métaphore capillotractée certes, mais pertinente pour ce sujet).
Il est aussi très surprenant de se rendre compte que ce texte, qui résonne si justement aujourd'hui, a été écrit il y a près de 40 ans.
Les femmes tiennent une place prépondérante, pour ne pas dire centrale et totale, et tiennent la dragée haute aux hommes qui se retrouvent cantonnés aux seconds rôles voir carrément à de la figuration.
Il y a une grande empathie et une grande compréhension de leur sort, McDowell ne les cantonnant pas à leur rôle d'épouse ou de mère mais leur donnant une voix propre. Les voir prendre en main leur destin est d'ailleurs assez jouissif.
On s'attache énormément aux différents personnages tout au long des six volumes, nous donnant à la fin l'impression de quitter des amis ou de la famille.
Nous ne pouvons que remercier les éditeurs géniaux de chez Monsieur
Toussaint Louverture pour avoir pu faire découvrir pour la première fois
ce texte extraordinaire au public français.
Je tire mon chapeau aux graphistes et techniciens de l'impression pour ces couvertures incroyables, élégantes, homogènes et intelligentes, pleines de petits détails et d'indices.
Des livres que l'on est fier de posséder et de montrer à ses amis, d'autant que Monsieur Toussaint Louverture a réussit l'exploit de proposer ces petites merveilles avec un rapport qualité-prix improbable.
Une seule question reste en suspens pour moi après avoir fini ce feuilleton: "Bon sang mais pourquoi n'y a-t-il jamais eu de série tirée de cette saga !!!"
À bon entendeur...
Je pourrais en parler des heures mais ce texte devient vraiment beaucoup trop long.
Et vous, avez-vous succombé au phénomène Blackwater ?
Donnez-moi votre avis en commentaire !!
La Saga Blackwater de Michael McDowell
Éditions Monsieur Toussaint Louverture
Paru en 2022
260 p.
8,40 €
EAN: 9782381960456
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